Le costume traditionnel des femmes martiniquaises, c’est bien plus qu’une simple tenue. Imaginez une garde-robe où chaque pli, chaque couleur, chaque bijou raconte une histoire, une fierté, une identité : un bijou d’élégance et de malice !
La magie du madras et des jupons qui tourbillonnent
Vous connaissez ce tissu ultra-coloré avec des motifs géométriques dont l’origine remonte aux échanges commerciaux entre l’Afrique, l’Inde et l’Europe : je parle du madras.
Ce n’est pas juste du tissu, c’est une invitation à danser et à briller.
On l’utilise pour confectionner une robe large et fluide qui descend gracieusement jusqu’aux chevilles. C’est la fameuse « gran’robe », une star de toutes les grandes occasions comme les mariages, les fêtes religieuses, ou les événements culturels. Son chemisier, est généralement blanc et brodé, ajoutant une touche d’élégance au costume. Et sous cette robe, on ajoute un joli jupon bien volumineux souvent blanc avec des dentelles délicates qu’on appelle « tournure ». Le but ? Faire virevolter tout ça quand on marche. Très joli, non ?
Et les variantes ne manquent pas : la « douillette », une robe en coton fleuri pour les moments plus « casual », la « Titane » pour une touche d’épaule sexy mais élégante, ou encore la « Ti collet », parfaite pour les jeunes filles prêtes à conquérir le monde.
Les bijoux : le détail qui tue !
Et maintenant parlons des accessoires, parce que clairement, une tenue sans bijoux, c’est comme un gâteau sans glaçage. Les Martiniquaises ne font pas dans la demi-mesure.
Bracelets, colliers, boucles d’oreilles… tout est en or, tout brille ! Mais sachez-le, ces bijoux, ce ne sont pas juste des accessoires ; non, ce sont des histoires portées fièrement !
Prenez, les boucles d’oreilles créoles, ces célèbres anneaux en or tellement seyants qui nous font ressembler à des stars ? Leur origine remonte à l’époque de l’esclavage. Elles étaient d’abord réservées aux femmes affranchies et sont devenues un symbole de liberté et de résistance.
Et le collier-chou, ce collier en or torsadé dont les grains, sont en forme de petits choux, connaissez-vous son origine ? Son histoire remonte au 19ème siècle, les « Dâs » ou « Bonnes d’enfants » recevaient des grains d’or des enfants qu’elles avaient élevés. Lorsqu’elles obtenaient suffisamment de ces grains d’or, elles les faisaient monter en collier. Plus il était long, plus il montrait des années de dur labeur.
Le « Maré tèt » : l’art de nouer avec panache
Et enfin, indispensable pour parfaire la tenue, la coiffe en madras. Le « Maré tèt », c’est tout un art et c’est du sérieux !
Le maré tèt est un art traditionnel martiniquais qui consiste à nouer des tissus sur la tête, et il est profondément ancré dans l’histoire et la culture de la Martinique.
Cet art a des origines qui remontent à la période de l’esclavage, notamment influencé par la loi Tignon du 18e siècle, qui imposait aux femmes de couleur libre de cacher leurs cheveux. Pour contourner cette restriction, elles ont commencé à nouer des foulards de manière créative, transformant un symbole d’oppression en un acte d’affirmation de soi et de beauté.
Ce n’est pas juste un foulard noué vite fait avant de sortir. Non, chaque noeud, chaque pointe a une signification précise.
– Une pointe ? La demoiselle est libre comme l’air.
– Deux pointes ? Oubliez, elle est déjà prise.
– Trois ? Mariée, messieurs, passez votre chemin.
– Et quatre ? Là, c’est le terrain de jeu des audacieux : « Tentez votre chance, sait-on jamais »
Un costume, une histoire, une fierté
Porter ce costume, c’est plus qu’un choix vestimentaire : c’est incarner des siècles d’histoire, de culture et de résilience. C’est aussi une manière subtile de dire : « Je suis fière de mes racines, et en plus, je suis sublime ». Et franchement, avec une « gran’robe », des bijoux scintillants et un « Maré tèt » parfaitement noué, qui peut rivaliser avec une Martiniquaise ?
Absolument personne !!!
